comment innover avec la Théorie CK

Théorie CK : quand la créativité épouse le savoir

 Auteur : Lina Alami

Innover avec la théorie CK

methode innovation - comment innover - lina alamiLa théorie CK (Concept / Knowledge) est une théorie de conception innovante qui réconcilie l’imagination créative et les connaissances en les scindant en deux espaces distincts (les C et les K). Les concepts, non soumis aux dogmes des connaissances, peuvent alors s’ouvrir. Les passerelles entre les deux espaces permettent l’enrichissement mutuel jusqu’à générer la rupture identitaire du concept étudié en s’éloignant du Dominant Design.

 

Ce premier article sur la théorie CK aborde l’aspect théorique.
Un second aborde l’aspect pratique.

CK : une méthode pour la phase de génération d’idées

La Théorie CK (Concept Knowledge) se détache singulièrement des autres méthodes de conception innovante. Contrairement à la plupart, elle ne cherche pas à couvrir les phases de développement et de mise en marché.
Elle a pour origine l’unique volonté d’expliquer le processus mental de la génération d’idées de rupture qui mène la conception innovante. Sa modélisation permet de ‘forcer’ le processus et donc de le rendre accessible à tous. La Théorie CK offre ainsi aujourd’hui une méthode qui régénère les nouvelles idées de concepts grâce à sa mise en pratique dans le cadre d’un atelier KCP (Knowledge Concept Proposition).

1996 : Armand Hatchuel esquisse la théorie CK

La théorie a été esquissée en 1996 par Armand Hatchuel, professeur à l’école des Mines ParisTech, puis consolidée en collaboration avec Benoit Weil jusqu’en 2003. La méthode KCP a été proposée ensuite par Georges Amar. Et bien qu’encore en mouvement, elle est aujourd’hui exploitable et offre de belles perspectives de performance.

A l’origine du CK, l’effet de fixation et la technique du forcing

La Théorie CK met en lumière que la créativité peut s’exercer si l’esprit est capable de résister à l’effet de fixation et, adossée à la technique du Forcing de Paul Cohen, elle ouvre les possibles conceptuels en étendant les sous-ensembles du concept initial.

Pour comprendre très simplement ce qu’est l’effet de fixation, voici un exemple qu’Armand Hatchuel utilise lui-même et qu’il faut élargir aux fixations autres qu’optiques, évidemment.

A6_fixationLaquelle des deux barres est la plus grande ? Nous répondons tous la barre verticale. Or, les deux ont exactement la même taille.
Il faut donc sortir de l’effet de fixation, ‘résister’, contraindre notre cerveau pour ouvrir notre créativité.

La technique du Forcing quant à elle, consiste à étendre un univers et ainsi donner de l’espace à des sous-ensembles qui n’existaient pas dans l’univers de départ.

Les inférences de la sérendipité

On imagine assez facilement, qu’en plus de l’effet de fixation mis en lumière, l’analyse du processus mental de conception innovante de cette théorie s’est appuyée également en partie sur les inférences de la sérendipité.
La sérendipité est le fait de découvrir de façon inattendue autre chose que ce que l’on cherchait en menant des recherches scientifiques ou techniques. Cette découverte accidentelle, est souvent le fait d’un mouvement de la pensée qui va des principes à la conclusion en permettant de passer d’une assertion (énoncé considéré comme vrai) à une autre. Ce mouvement de la pensée est appelé ‘inférence’.

On distingue trois types d’inférences : la déduction, l’abduction et l’induction.

  • La déduction est un raisonnement qui mène d’une affirmation générale à une conclusion en particulier.
  • L’induction est un raisonnement qui propose de chercher des lois générales à partir de l’observation d’un fait en particulier.
  • L’abduction consiste à conclure, lorsque l’on observe un fait dont on connait une cause, que le fait est dû à la cause.

Lina Alami

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La théorie CK en trois articles :